Marcel L'Enfant est né à Paris (10ème) le 8 décembre 1884, de Philippe Charles L'Enfant, employé de commerce, et de Léocadie Eugénie Cattez, couturière. Il est décédé le 25 janvier 1963 à Franconville. Pour en savoir davantage sur sa généalogie, consultez notre article sur ce sujet ici. Nous avons découvert des travaux datant de l'adolescence du peintre qui démontrent que son métier était une véritable vocation.
C'est en 1907, peu après le décès de sa mère, qu'il rencontre Jeanne Baudin (1881 - 1965), comptable dans une compagnie d'Assurance Maritime à Paris. Il l'épouse en 1910 et tous deux s'installent en 1923 à Franconville, où le peintre établit son atelier.
On retrouve dans les travaux de Marcel L'Enfant de nombreux portraits de sa compagne et muse, avec qui il partagea un quotidien simple et discret, mais n'eut jamais d'enfants.
Durant les dernières années de sa vie, il eut des difficultés à exercer son art à cause d'une cécité.
C'est en 1963, dans cette demeure qu'il a occupée pendant 40 ans, qu'il s'éteint aussi simplement qu'il a vécu, à l'âge de 78 ans. Jeanne ne tardera pas à le rejoindre puisqu'elle décède seulement 2 ans plus tard.
Il a été l'élève d'Edmond Eugène VALTON (1836-1910), professeur à l'Ecole Germain Pilon*, qui fut président de la Société des artistes indépendants (1889-1908). Il a d'ailleurs participé tous les ans à compter de 1912 au Salon des indépendants, ainsi qu'à de nombreuses expositions à Paris, en province et à l'étranger.
Vous pouvez consulter ici la liste d'une partie des oeuvres qu'il a exposées au Salon des Indépendants entre 1912 et 1944.
Une de ses œuvres a été acquise par l'État en 1936, mais elle a disparu des inventaires nationaux. Marcel L'Enfant a également figuré sur le Bénézit de 1948 à 1976.
Pendant plus de 40 ans, Marcel L'Enfant a exercé son art avec passion depuis son atelier, le "Buisson" situé au 133 (puis 227) de la Chaussée Jules César à Franconville. C'était là, dans ce cadre à la fois paisible et poétique, auprès de sa compagne, que le peintre travaillait le plus souvent.
Il réalisait de nombreux croquis et ébauches en plein air, puis reproduisait les vues de son choix dans sa verrière (ou son jardin), de mémoire, en s'appuyant sur ses études de terrain. Ci-contre, on peut le voir en plein travail dans son jardin, caché sous son chapeau. Vous pouvez consulter les ébauches et croquis présents sur ce site, en suivant ce lien.
Il menait avec sa femme une existence simple et modeste, sans rechercher la renommée ou la reconnaissance. Seuls lui importaient la qualité de son travail et le cœur qu'il mettait à l'ouvrage.
Il a peint pendant plus de 60 ans ; ce sont donc des milliers et des milliers de travaux qui sont nés sous ses pinceaux et crayons, dont nous ne présentons sur ce site qu'une infime partie.
Au cours de sa longue carrière artistique, ses objets d'études ont été très variés, mais il apparaît clair, au vu des travaux dont nous avons connaissance, qu'il avait un attachement tout particulier pour l'océan, et notamment pour les mers et ports bretons, changeants et pitoresques.
De ses voyages dans le Midi sont également nées de nombreuses œuvres aux tonalités vives et chaudes.
Son talent pour fixer sur ses toiles des scènes qu'il rendait vivantes grâce aux mouvements des personnages, aux reliefs et aux formes, et son usage souvent surprenant des couleurs pour représenter les variations de lumière le rattachent au mouvement post-impressionniste.
Écoutons, vers 1935, M. Eugène Hoffmann - fils du peintre François Hoffmann - , critique d'art renommé et fondateur du "Livre d'or des peintres-exposants", ancêtre du Bénézit :
« Le peintre sait s'adapter avec une souplesse remarquable aux différentes atmosphères, pour dégager le caractère, l'ossature et l'âme même de tous ces paysages d'allure si diverse, de présentation si variée. La sensibilité aiguë de l'artiste se trouve soutenue par un métier, qui pour Marcel L'Enfant, n'a plus de secrets, et c'est ce qui, je crois, fortifie son succès auprès du public.
Il se classe parmi nos meilleurs marinistes actuels, produisant des effets de coloris d'une bonne harmonie sans jamais dépasser la note de distinction et de bon ton qui indique un esprit pondéré, un pinceau toujours maître de ses effets, en un mot un talent bien équilibré. On apprécie ici le magistral effort d'un artiste sincère dont l'oeuvre reste des plus intéressantes à parcourir et à analyser dans tous ses détails. »
* Fusionnée en 1925 avec d'autres Instituts aujourd'hui réunis sous l'enseigne de l'Ecole Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d'Art.